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Grève des transports : Les cars « Ndiaga Ndiaye » désertent, Dakar Dem Dikk et Aftu assurent difficilement le service 

Rédigé par leral.net le Jeudi 19 Janvier 2023 à 13:36 | | 0 commentaire(s)|

L’Union des routiers du Sénégal a mis sa menace à exécution. Plusieurs chauffeurs de taxis et de cars « Ndiaga Ndiaye » ont observé, hier, le mot d’ordre de grève. Malgré la présence de certaines lignes de l’Aftu, les passagers ont souffert pour se déplacer. « Je me suis levé plus tôt que d’habitude, mais je vais sûrement […]

L’Union des routiers du Sénégal a mis sa menace à exécution. Plusieurs chauffeurs de taxis et de cars « Ndiaga Ndiaye » ont observé, hier, le mot d’ordre de grève. Malgré la présence de certaines lignes de l’Aftu, les passagers ont souffert pour se déplacer.

« Je me suis levé plus tôt que d’habitude, mais je vais sûrement arriver en retard », regrette Ousseynou Mbaye vêtu d’une chemise bleue. Rencontré à Poste Thiaroye, un cartable à la main, il doit se rendre à Yoff mais il subit les conséquences de la grève initiée par l’Union des transporteurs routiers du Sénégal. « Les taxis et les cars Ndiaga Ndiaye sont rares. Il n’y a que quelques lignes de bus Tata », dit-il, à un arrêt car noir de monde. À côté de lui, une cinquantaine de voyageurs s’impatientent sur les trottoirs. En temps normal, six lignes y prennent départ, mais avec la grève, seuls deux bus de la ligne 55 y sont stationnés. Et Astou Niang risque tout bonnement de retourner au lit car n’ayant pas le choix. « Ça fait 45 minutes que j’attends un bus de la ligne 48. Il paraît qu’ils sont concernés par la grève. Je pense que je finirai par retourner à la maison. Ça ne sert à rien de rester deux à trois heures à attendre un véhicule », insiste-t-elle, d’un air dépité. À quelques mètres de lui, Abdoulaye Diouf n’a pas la possibilité de prendre ce matin son car « Ndiaga Ndiaye » préféré pour se rendre à Colobane. « Il n’y a aucun car Ndiaga Ndiaye ce matin. Les bus Tata qui circulent font le plein avant d’arriver à Poste Thiaroye. Ce sera très compliqué de se déplacer ce matin », estime-t-il. « Je pense aller à la gare du Ter (Train express régional) même si je sais qu’il y aura un rush. Tous ceux qui veulent se déplacer vont se rabattre sur le train. Vivement la fin de la grève », prie Abdoulaye.

Au centre-ville, la circulation est fluide ce matin du mercredi. Les véhicules roulent à vive allure dans les différents sens. Une situation qui, de l’avis de Pathé Diouf, automobiliste, montre que la grève est suivie par plusieurs chauffeurs. « Moi qui vous parle, je n’ai pas observé la grève. Mais il faut le reconnaître, notre garage s’est vidé de ses chauffeurs. Nous appelons l’Etat à des concertations car il faut forcément augmenter les tarifs des transports. Sinon nous allons travailler à perte », souligne le chauffeur de taxi-clando à la gare de Dakar. À quelques mètres, hommes et femmes se précipitent pour monter à bord d’un bus Dakar Dem Dikk. Parmi eux, Issa. En attendant de prendre le départ, le passager évalue la grève des transporteurs. « Plusieurs lignes de l’Aftu ont roulé mais il n’empêche, les impacts ont été bien ressentis dans la banlieue. C’est très difficile de se déplacer car ils font le plein à leur lieu de départ », indique Issa, conscient qu’il va souffrir le martyre pour rentrer le soir à Thiaroye sur mer.

ABDOURAHMANE NIANG, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT DE L’UNION DES TRANSPORTEURS ROUTIERS DU SÉNÉGAL

 « La grève a été observée dans les 14 régions »

Pour l’Union des transporteurs routiers du Sénégal, le mot d’ordre de grève a été bien respecté. « Nous sommes satisfaits car la grève a été observée dans les 14 régions du pays. S’il y a quelques résistances, c’est bien à Dakar. Des transporteurs affiliés à l’Aftu ont décidé de travailler. Nous les laissons devant leur responsabilité », a réagi Abdourahmane Niang, secrétaire général adjoint de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal. À l’en croire, la grève va continuer jusqu’à la satisfaction des revendications. « Le véritable combat vient de démarrer. Nous allons poursuivre la grève, le mot d’ordre de grève est maintenu », a ajouté M. Niang.

Demba DIENG

À Saint-Louis, seuls les bus « Tata » et les cars-rapides roulent…

SAINT-LOUIS- Du fait de la grève illimitée décrétée par certains syndicats des transports routiers, le trafic routier a été perturbé hier dans la capitale du Nord. Seuls les bus « Tata » et les cars-rapides ont circulé la journée. Il était quasi impossible d’apercevoir le moindre taxi urbain dans les rues. Lors de notre passage à la gare routière située à quelques encablures de Sor Diagne, vers 11h30, les clients qui voulaient se rendre vers Gandon, Fass-Ngom, Rao, Mpal, Sakal, Ngeune Sarr et Louga, faisaient le pied de grue, attendant en vain un moyen de transport.

Halima Dieng, une dame âgée de 59 ans et domiciliée dans la Langue de Barbarie, qui voulait se rendre à Maka Bira Guèye, une localité située à 5 km de Louga, a été obligée d’annuler son voyage. « Je ne trouve même pas un taxi urbain qui pourrait me déposer à Gokhou-Mbathie », déplore-t-elle, la mort dans l’âme. Les responsables syndicaux des transports routiers de la région de Saint-Louis, eux, se montrent satisfaits par le respect du mot d’ordre de grève. « Tous les véhicules sont garés. Aucun chauffeur n’a bougé. Ce qui prouve que le mot d’ordre est bien suivi à Saint-Louis. Nous recevons en temps réel les situations des gares routières de Dagana, de Richard-Toll et de Podor, qui nous prouvent que cette grève a réussi dans le delta et la vallée du fleuve Sénégal », explique Lansana Der, président des transporteurs du troisième millénaire de Saint-Louis, invitant le Gouvernement à écouter les grévistes.

Mbagnick Kharachi DIAGNE (Correspondant)

…Silence total à la gare routière de Fatick

FATICK- La grève des transporteurs a été largement suivie à Fatick. Lors de notre passage à la gare routière, hier matin, nous avons constaté que les grévistes avaient barricadé les portes d’entrée pour empêcher les véhicules d’y accéder. Nous n’avons trouvé que deux bus et un car Ndiaga-Ndiaye à l’intérieur, les autres véhicules étaient stationnés à l’extérieur. Quelques voyageurs qui avaient rejoint la gare routière à l’aube ont dû rebrousser chemin pendant que d’autres, le long de la route nationale, cherchaient à trouver un véhicule particulier pour pouvoir voyager. « Aucun véhicule de transport urbain et interurbain n’a traversé la gare routière depuis ce matin (Ndlr, hier). Seuls les véhicules de Sénégal Dem Dik passent et ils ne sont pas nombreux », nous a expliqué le président du regroupement des transporteurs et chauffeurs de la gare routière de Fatick, Pape Guèye, se félicitant de la « réussite totale » de la grève. Il soutient que lui et ses camarades grévistes n’empêchent pas les autres transporteurs qui ont choisi de ne pas suivre le mot d’ordre de circuler librement. Ce que confirme Aliou Sakho, un conducteur d’un bus de la société Sénégal Dem Dikk.

Mohamadou SAGNE (Correspondant)



Source : http://lesoleil.sn/greve-des-transports-les-cars-n...